Les entreprises peuvent mieux faire
Si une très grande majorité des entreprises françaises ont mis en place et formalisé une politique SST, l’élaboration, la réalisation et l’utilisation du DUER est beaucoup plus problématique… C’est ce que révèle les résultats du dernier « Baromètre sur la Santé et Sécurité au Travail », réalisé par le cabinet conseil en prévention des risques Previsoft, filiale d’Atequacy.
Politique SST formalisée
A en croire les chiffres publiés par Previsoft, 91 % des entreprises en France - dont 95 % des grandes entreprises et 88 % des PME - déclarent avoir formalisé une politique de santé et de sécurité au travail en 2017. Ce qui est plutôt bien. Pour ne pas dire mieux…
Dans ce cadre, la majorité des entreprises disent se conformer à l’obligation légale de formation et sensibilisation en matière de SST. Bien. Mais, 20 % des dites entreprises reconnaissent ne pas avoir encore mis en place un plan de formation relatif à la SST, malgré le caractère obligatoire de nombreuses formations (habilitation électrique, manipulation extincteur, formation à la conduite, accueil nouveaux arrivants, levage, …).
Plus inquiétant…
Pire même… Seulement 65 % des entreprises assureraient systématiquement des formations pour les postes à risques, même si elles déclarent dans la même proportion sensibiliser quotidiennement leurs salariés sur la SST. Et, même si 60 % entreprises reconnaissent avoir rédigé un livret d’accueil sécurité et si 75 % d’entre elles ont satisfait à l’obligation de formation des membres du CHSCT à la prévention des risques professionnels, seulement les 2/3 d’entre eux sont associés à l’évaluation des risques professionnels.
Un DUER pas exploité !!!
Autre point noir. Le fameux document unique, préalable à toute démarche de prévention des risques, serait encore insuffisamment exploité. Si 84 % des entreprises l’ont réalisé en 2017, 25 % d’entre elles ne l’ont pas fait suivre d’un plan d’actions et ne sont donc pas allées au bout de leur démarche de prévention et de réduction des risques professionnels.
Sur la pénibilité : pas si mal…
Par contre - et comme quoi tout arrive - le diagnostic pénibilité est en voie de généralisation … 82 % des entreprises interrogées déclarent l’avoir réalisé, avec l’aide du référentiel de leur branche professionnelle, pour 72,6 % d’entre elles. 23,4 % déclarent n’en avoir pas eu besoin, mais plus d’un quart des entreprises qui l’ont formalisé ont eu recours à l’aide d’un conseil extérieur.
Intérimaires, CDD, sous-traitants : on peut faire mieux
La sécurité des intérimaires, CDD et sous-traitants est encore perfectible
Si une très large majorité, 96 %, des entreprises équipent leurs salariés intérimaires ou en CDD d’EPI, au même titre que les salariés en CDI, et, si 71 % d’entre elles vérifient systématiquement les équipements de travail, seulement 75% des entreprises les forment systématiquement aux règles de sécurité internes et 16 % ne font pas d’analyse de risques lors de l’intervention d’une entreprise sous-traitante sur leur site. Résultat : 8,7 % des entreprises ont déclaré au moins un accident du travail concernant un sous-traitant ces deux dernières années.