RPS : Tous exposés !
		
		Les travailleurs européens restent largement exposés aux RPS. C’est ce que révèle l’étude « Le pouls de la SST 2025 », menée par l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA). Près de 28 000 salariés, issus des 27 États membres de l’Union européenne, mais aussi d’Islande, de Norvège et de Suisse, ont été interrogés entre mars et avril 2025 sur les facteurs de RPS, l’usage du numérique et les effets du changement climatique sur leur activité.
Selon cette étude, dans la plupart des pays, la majorité des travailleurs déclarent subir une forte pression de temps ou une surcharge de travail : 52 % en France, 57 % en Grèce. Le manque de reconnaissance professionnelle (rémunération, carrière, valorisation) constitue le deuxième facteur de RPS cité par plus d’un tiers des répondants, suivi des problèmes de communication interne (29 %, +3 points depuis 2022). Les cas de harcèlement ou de brimades progressent légèrement, de 8 % à 9 %.
Des variations importantes apparaissent entre pays : la France, la Grèce, l’Italie et la Suisse comptent plus de 40 % de salariés s’estimant peu reconnus (41 % pour la France). Les problèmes de communication touchent 37 % des Français, 32 % des Allemands (+9 points depuis 2022), mais seulement 18 % des Italiens. Le harcèlement concerne 8 % des travailleurs européens, avec un pic à 14 % en France et un minimum à 3 % en République tchèque.
Actions de prévention en progression
Une majorité relative de salariés (53 %) déclare que des actions de formation, d’information ou de sensibilisation au bien-être ou à la gestion du stress sont déployées dans leur entreprise. Les écarts restent marqués : 70 % en Irlande, 67 % en Finlande, 52 % en France, mais seulement 28 % en Grèce et 31 % en Roumanie.
La consultation des travailleurs sur les sources de stress est la mesure la plus courante en Allemagne (64 %), en Finlande (63 %) et au Danemark (60 %). Depuis 2022, onze pays ont enregistré une hausse sur ce point, dont +12 points pour la Norvège (de 45 % à 57 %). En France, la proportion atteint 33 %. Les initiatives d’adaptation organisationnelle (meilleure communication, définition des priorités, réorganisation du travail, etc.) progressent également, avec des hausses allant jusqu’à 29 points.
Les écarts sont nets selon les secteurs : les domaines des technologies de l’information, de la finance, des services professionnels et administratifs affichent les taux les plus élevés d’actions de prévention (58 %), contre 46 % dans les services sociaux et culturels ou 48 % dans la construction. Les salariés des secteurs de l’énergie, des mines, de la santé et des TIC signalent également la plus grande disponibilité de dispositifs de conseil ou de soutien psychologique (de 43 % à 47 %).
Santé mentale : un sujet encore sensible
Interrogés sur la perception de la santé mentale au travail, 48 % des répondants estiment qu’en parler aurait un effet négatif sur leur situation professionnelle, tandis que 48 % pensent le contraire. Près de six travailleurs sur dix déclarent se sentir à l’aise pour aborder le sujet avec leur supérieur.
La crainte d’un impact négatif est la plus élevée en France et en Italie (63 %), en République tchèque (60 %) et en Grèce (69 %). À l’inverse, une majorité d’Islandais (82 %), de Hongrois (71 %) et de Suédois (70 %) n’en perçoit pas. Ces tendances restent stables par rapport à 2022.
Concernant le sentiment de pouvoir parler de santé mentale à son manager, les niveaux de confiance les plus élevés demeurent en Finlande (80 %), en Suède (80 %) et au Danemark (81 %). En France, ils atteignent seulement 63 %.
L’étude confirme ainsi que les RPS restent un enjeu majeur en Europe, avec des disparités fortes entre pays et secteurs, mais aussi une prise de conscience croissante et des efforts préventifs en net progrès.
Photo d’illustration © Getty Images



                    
        
        
        
        
        
        
                
