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12 juin 2019 13:40:00

Silice cristalline. L’Anses tire le signal d’alarme

Considérée comme cancérogène par l'UE, la silice cristalline peut avoir des effets délétères sur la santé des personnes exposées. Elles seraient 30 000 en France.

La silice cristalline est un minéral mis en œuvre ou présent dans de très nombreux secteurs d’activité. En France, près de 365 000 travailleurs seraient exposés par inhalation à la silice cristalline, en particulier au quartz. Dans un récent rapport, l’Anses estime que 23 000 à 30 000 travailleurs seraient exposés à des niveaux excédant la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) de 0,1 mg.m-3 actuellement en vigueur en France, et plus de 60 000 à des niveaux excédant la VLEP la plus basse proposée au niveau international établie à 0,025 mg.m-3. Plus des deux tiers de ces niveaux d’expositions concernent le secteur de la construction ; suivent les secteurs de la fabrication des produits minéraux non métalliques, de la métallurgie et des industries extractives.

Risque sanitaire

Au vu du niveau de preuve sur les effets sanitaires associés à la silice cristalline et des niveaux d’exposition estimés, l’Agence conclut à l’existence d’un risque sanitaire particulièrement élevé pour la population professionnelle exposée à des niveaux supérieurs ou équivalents à la VLEP actuelle.

Outre la silicose et le cancer broncho-pulmonaire, l’expertise de l’Anses confirme une association significative entre une exposition à la silice cristalline et le risque de développer une maladie auto-immune comme la sclérodermie systémique, le lupus érythémateux systémique et la polyarthrite rhumatoïde. De la même manière, l’exposition à la silice cristalline augmente le risque de développer des pathologies respiratoires non malignes autres que la silicose telles que la bronchopneumopathie

Accentuer la prévention

L’Anses recommande donc une série de mesures en termes de prévention et de maîtrise des expositions en milieu professionnel, de surveillance médicale et de reconnaissance des maladies professionnelles.

En matière de prévention, l’Anses rappelle en premier lieu la nécessité d’appliquer les mesures de prévention définies par la directive 2004/37/CE concernant la protection des travailleurs contre les risques liés à l'exposition à des agents cancérogènes ou mutagènes au travail. En effet, les « travaux exposant à la poussière de silice cristalline alvéolaire issue de procédés de travail » ont été considérés comme cancérogènes et inscrits dans l’annexe I de cette directive. Ainsi, l’Anses recommande de transposer rapidement en droit français les conséquences de cette inscription. Elle recommande également de réviser les VLEP pour la silice cristalline, jugés insuffisamment protectrices, sans faire de distinction entre ses différentes formes.

Pour la surveillance médicale surveillance médicale, l’Anses recommande notamment des évolutions du diagnostic et du dépistage de certaines pathologies (silicose, tuberculose, pathologies rénales…) pour des sujets exposés ou ayant été exposés professionnellement à la silice cristalline.

Enfin, l’Anses recommande que la révision des tableaux de maladies professionnelles en lien avec la silice cristalline soit engagée.

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