De moins en moins de visites médicales
Selon une récente étude, les visites médicales, étape incontournable du suive des salariés, seraient en forte baisse. Et même pour les salariés exposés à des risques spécifiques. En effet, à en croire les chiffres du document de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), en quelques années, le nombre de visites médicales a connu une forte baisse. Ainsi, si en 2005, 70 % des salariés avaient pu profiter d’une visite dans les douze derniers mois avec un médecin du travail ou un infirmier, ils n’étaient plus que 51 % en 2013, et, pire encore, seulement 39 % en 2019 !
Par ailleurs, comme le souligne le document de la Dares, « dans le secteur privé, les ouvriers sont les plus nombreux à avoir bénéficié d’une visite par un médecin du travail ou un infirmier au cours des deux dernières années. C’est le cas de 78 % d’entre eux en 2019, contre 63 % des employés, 73 % des cadres et 74 % des professions intermédiaires. Cependant, toutes les catégories socioprofessionnelles de salariés sont concernées de manière similaire par l’espacement des visites entre 2005 et 2019 avec, pour chacune d’entre elles, un recul de l’ordre de 15 points de la proportion de personnes bénéficiant d’un suivi durant les deux dernières années. »
Autre constat : « La diminution de la fréquence des visites est similaire pour les salariés exposés aux contraintes physiques. Seule exception, les salariés qui travaillent régulièrement de nuit connaissent un plus faible espacement des visites. »
Report des visites médicales
Ces données sont à rapprocher d’un récent amendement adopté par l’Assemblée nationale. Et qui ne fait pas l’unanimité. En effet, comme le souligne la CFE-CGC dans un communiqué, cet amendement prévoit « le report des ‘’visites médicales du travail’’ en charge des services de prévention et de santé au travail (SPST) au profit de la vaccination. » Et ce n’est pas nouveau puisque par deux fois déjà, en décembre 2020 puis février 2021, des ordonnances avaient permis la reprogrammation desdites visites médicales. Dans son communiqué, la CFE-CGC s’inquiète des conséquences d’une telle décision. D’autant plus que la santé des salariés s’est dégradée au cours de la crise sanitaire. Notamment en matière de RPS avec, souligne le syndicat, « une augmentation significative des maladies psychiques ». Et ce, « sans compter les autres pathologies dues aux mauvaises conditions de travail en situation de continuité de travail à domicile. » A suivre…
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