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Santé & Sécurité au Travail 31 janv. 2023 14:21:16

Pénibilité et retraite, ce qui va changer

Dans notre précédente news, nous revenions sur la réforme des retraites et son important volet en matière de pénibilité concernant les salariés des métiers dits pénibles, pouvant occasionner une usure professionnelle, plus ou moins précoce.

Rappelons qu’on définit par pénibilité au travail par l’exposition répétée d'un travailleur à un ou plusieurs facteurs de risques. Le C2P ou « compte professionnel de prévention » définit, pour l'instant, 6 facteurs de risques : 

  • Travail en équipes successives alternantes ;
  • Travail répétitif caractérisé par la répétition d'un même geste, à une fréquence élevée et sous cadence contrainte ;
  • Activités en milieu hyperbare ;
  • Travail de nuit ;
  • Températures extrêmes ;
  • Bruit.

Les salariés exposés à ces facteurs de risques peuvent, grâce au C2P, accumuler des points leur permettant de partir à la retraite plus tôt, de jouir d’un temps partiel ou de suivre des formations. Dans la réforme des retraites voulue par le gouvernement est prévu un abaissement des seuils de certains facteurs d’expositions aux risques professionnels pour qu’un plus grand nombre de travailleurs – estimés à 60 000 en plus par an – puissent profiter du C2P. Ainsi, comme nous l’expliquions dans notre précédente publication, le seuil du travail de nuit pourrait passer de 120 à 100 nuits par an. Celui du travail en équipe successives serait abaissé à 30 nuits contre 50 à l’heure actuelle.

Des facteurs de risques absents

Si cette volonté de permettre à plus des travailleurs exposés de jouir d'un départ à la retraite anticipé, de formations ou d'un travail à temps partiel…, est louable, il est étonnant que ne soient pas inclus dans le champ de la réforme des facteurs de risques tels que :

  • le port de lourdes charges,
  • les vibrations mécaniques,
  • les expositions aux agents chimiques,
  • les postures douloureuses.

Cela s’explique par le fait que ces facteurs, supprimés en 2018, sont jugés, par certains experts et chefs d'entreprises, comme trop complexes à évaluer et mesurer. Et ce, même s'ils peuvent être à l'origine d'usure professionnelle ou de maladies. Cette complexité en matière de mesure décourage certains patrons et salariés pour faire valoir l'usure professionnelle. Avec, pour résultat, environ 650 000 salariés déclarés tous les ans comme exerçant un métier pénible, alors que, selon les chiffres du ministère du Travail, un peu plus de 13,5 millions de personnes seraient exposées « à un ou plusieurs facteurs de pénibilité lors de la semaine précédant leur visite médicale ».

Photo d’illustration © Getty Images

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