Encore sous-estimé dans les TPE/PME
A l’occasion des Journées de la sécurité routière au travail, MMA a dévoilé les résultats de son étude sur le risque routier en entreprise. Ils sont éloquents et inquiétants... Ainsi, moins de 50 % des chefs d’entreprises savent que le risque routier, avec 400 décés en 2016, est la première cause de mortalité en entreprise. Ce risque est donc largement sous-évalué par les dirigeants de TPE/PME, puisque seuls 18 % le placent au 1er rang (versus 23 % en 2017). Méconnaissance et sous-évaluation qui les empêchent d’instaurer des actions de prévention concrètes, puisque seuls 17 % le font.
Par ailleurs, les chefs d’entreprise sous-estiment également leur responsabilité en cas d’accident de la route du salarié. Ainsi, seuls 54 % savent qu’un dirigeant peut être tenu responsable d’un accident survenu lors d’un trajet de mission et 31 % lorsqu’il s’agit d’un trajet domicile-travail. Conséquence de cette méconnaissance, seuls 28 % des dirigeants ont inscrit le risque routier ans le document unique, une mention pourtant obligatoire. Point positif cependant, cette pratique augmente progressivement depuis 2016 (+ 7 points).
Des comportements à risques en hausse
Or, comme le montre les résultats du dernier baromètre sur les l'évolution des comportements des automobilistes lors de déplacements professionnels et sur les trajets domicile travail, réalisé par l'association Prévention routière et l'Asfa Association des sociétés françaises d'autoroutes), les comportement à risques perdurent. En cause, la somnolence, la vitesse et l'usage du téléphone.
Ainsi, en l'année dernière, 38 % des automobilistes ont déclaré dépasser la limitation de vitesse de 130 km/h sur l'autoroute pour des longues distance. Ils étaient 60 % en 2013. La tendance s'inverse toutefois lorsqu'il s'agit des trajets domicile-travail. Ils sont 45% (contre 40% en 2013) à admettre dépasser les limitations de vitesse.
Si l'utilisation du smartphone chez les automobilistes en déplacement professionnel diminue, on note une hausse significative de l'utilisation du téléphone lors des trajets domicile-travail est toutefois à noter. 29% des automobilistes ont admis lire des SMS en conduisant et 71 % téléphonent au volant. En cinq ans, le pourcentage d'automobilistes passant des appels sur leur trajet domicile-travail est passé de 61 % à 71 %.
Enfin, près d'un tiers des conducteurs a par ailleurs déjà lutté contre le sommeil au volant (32 %). Les plus touchés par ce risque sont les conducteurs en déplacement professionnel longue distance : ils sont 62 % à avoir déjà conduit en luttant contre le sommeil. Et, en 2017, 12 % des automobilistes ont avoué avoir vécu un assoupissement provoquant un accident ou un sentiment de danger immédiat. Ils étaient 15% en 2013.
Des actions de prévention rares
Seuls 17 % des dirigeants de TPE/PME disent avoir mis en place des actions de prévention du risque routier à l’attention de leurs salariés (un chiffre qui stagne depuis 2016). Des actions plus nombreuses cependant dans les entreprises de plus de 10 salariés (35 %) et dans le secteur du BTP (29 %).
Les actions instaurées relèvent davantage de l’obligation que du plan de prévention. Ainsi, les mesures les plus répandues sont la vérification des véhicules mis à disposition des salariés (79 %) et la vérification de la validité des permis de conduire (74 %). 44 % des dirigeants réduisent les déplacements des salariés, 43 % ont mis en place une charte de bonne conduite et 40 % ont instauré le droit à la déconnexion. Seuls 10 % ont mis en place des sessions de sécurité routière et 13 % des solutions de déplacements alternatifs pour limiter le risque routier.
Parmi les actions de prévention du risque routier initiées par les dirigeants, le droit à la déconnexion complète du salarié durant ses trajets professionnels augmente de 8 points cette année, passant à 40 %. Une considération confirmée par le fait que 40 % des dirigeants d’entreprise estiment prioritaire de déployer des actions afin de lutter contre les distracteurs de conduite (+ 10 points par rapport à 2017).
Pas assez d'information
Un tiers des dirigeants considère qu’ils ne bénéficient pas de suffisamment d’informations et d’outils pour mener à bien leur politique de prévention du risque routier. 47 % seraient ainsi favorables à la mise à disposition gratuite d’outils pédagogiques en ligne pour les informer sur la façon d’agir sur le risque routier professionnel dans leur entreprise. Un intérêt particulièrement marqué dans les entreprises de plus de 10 salariés (57 %) et dans le BTP (56 %).
Pour les accompagner, MMA lance une série de courtes vidéos pédagogiques. « Ces vidéos visent à sensibiliser les dirigeants à la réalité du risque routier et à leur fournir, de façon rapide et simple, les clés pour appréhender ce risque au sein de leur entreprise et agir auprès de leurs collaborateurs pour le diminuer. », explique Cécile Lechère, en charge de la prévention des risques routiers chez MMA.
> Ces vidéos, visibles ici, traitent de 4 thématiques :
- le plan de prévention,
- le téléphone au volant,
- la vitesse,
- la somnolence.