Les accidents « psychiques » du travail en hausse
Selon une étude de l’Assurance maladie publiée mi-janvier, parmi les 626.000 accidents du travail comptabilisés en 2016, 10.000 ont concerné des affections psychiques (troubles anxieux, troubles du sommeil, dépression, états de stress post-traumatique...). Avec une nette tendance à la hausse.
Les personnes concernées par les affections psychiques liées au travail ont en moyenne 40 ans, et sont pour la majorité des employés, même si proportionnellement, les cadres sont plus touchés. Les femmes constituent 60 % des cas.
Par ailleurs, le secteur médico-social concentre à lui seul 20 % des affections psychiques reconnues en accident du travail, alors qu'il emploie 10 % des salariés. Il est suivi par les transports (15 % des affections psychiques) et le commerce de détail (13 %). Trois secteurs donc qui ont en commun d'être en contact avec le public.
Mais comme la sécurité sociale ne possède pas de tableau spécifique précis en la matière, c'est la gravité des symptômes constatés, ainsi qu'un « lien direct et essentiel » avec le travail, qui entraîne une éventuelle prise en charge.
Tendance à la hausse
Constat inquiétant fait par l’Assurance maladie : la tendance globale à la hausse des affections psychiques. Ainsi, elles représentent 1,6 % des accidents du travail en 2016, contre 1 % en 2011. Par ailleurs, environ 600 affections psychiques ont été reconnues comme maladie professionnelle en 2016, sur 1 100 demandes. Même si ce nombre reste marginale, il a été multiplié cinq en cinq ans.
La durée des arrêts liés à un accident du travail pour affection psychique est en moyenne bien plus longue (112 jours) que pour les accidents du travail en général (65 jours).
Au total, le coût de la prise en charge des affections psychiques liées au travail s'élève à 230 millions d'euros en 2016. Un montant certes à relativiser au regard de ce que coûtent les lombalgies (1 milliard) et les TMS (800 millions).