Synamap : Renaud Derbin passe la main
Une page se tourne à la présidence du Synamap puisque Renaud Derbin, qui en avait pris la présidence dans le cadre d’un ticket avec Bernard Cuny en 2015 – lors de la présidence de l’European Safety Federation (ESF) par la France – a décidé de quitter ses fonctions pour laisser Nicolas Bialy (notre photo), directeur commercial d’Infield Safety lui succéder. Le changement de président a été validé lors d’une assemblée générale du Synamap le 13 juillet dernier. « Beaucoup de chemin a été parcouru depuis mon arrivée à la tête du Synamap. D’abord en compagnie de Bernard Cuny, puis seul, se rappelle Renaud Derbin. En 2015, la France présidait l’ESF. Parallèlement, nous étions tous – les fabricants et distributeurs d’EPI – focalisés sur la future publication du nouveau règlement européen sur les EPI. Les discussions étaient âpres car la France tenait à faire valoir sa vision des EPI et de la régulation du marché. Et force est de reconnaître que la France avait su faire valoir, en grosse partie, son point de vue. Ce fut, selon moi, un des grands points positifs de ma présidence. Même s’il était possible de faire mieux, d’aller plus loin sur certains sujets comme la mise en place d’un calendrier plus favorable pour les PME et les organismes certifiés. »
Autre point positif : la représentativité de l’ESF. « Avec nos confrères italiens et belges par exemple, nous avons réussi à faire de l’ESF une instance représentative, capable de porter la parole de ses adhérents et de leur apporter de la visibilité », ajoute Renaud Derbin.
Un Synamap vraiment représentatif
Sous la présidence de Renaud Derbin, le syndicat est devenu une instance représentative, capable de se faire entendre. « Nous avons constamment gagné des adhérents. Nous avons réussi à nouer des liens au-delà de nos frontières. Par exemple, nous nous étions rapprochés de l’association russe Aciz, pour porter en Russie les savoir-faire français via un village du Synamap. Malheureusement, la guerre en Ukraine a mis fin à ce projet », regrette l’ex-président.
Les dossiers chauds à gérer n’ont pas manqué depuis 2015 : nouveau règlement européen en 2016 et la phase de transition qui a suivi, distorsion de TVA entre les produits importés et les produits fabriqués en France (sujet sur lequel le travail d’Antoine Fabre, délégué général du Synamap, a porté ses fruits puisque les taux ont finalement été lissés, actions du syndicat pour lutter contre les certificats contrefaits venus principalement d’Asie…
Des regrets
« Mais tout n’a pas été réussi. Par exemple, nous ne sommes pas parvenus, malgré nos efforts, à faire en sorte que les pouvoirs publics défendent davantage la filière face à la grande distribution, pour les masques par exemple, et ce à moyen terme. La pandémie a révélé la dépendance française et européenne pour certains produits de première nécessité. On pense évidemment aux masques. Or, il est regrettable que, malgré un discours de façade, les pouvoirs publics n’aient pas soutenu à cette occasion les entreprises qui ont fait l’effort de relocaliser une partie de leur production en France, parfois sans bénéficier d’aides publiques… », souligne Renaud Derbin.
À l’heure de passer la main, il laisse donc quelques pistes de travail à Nicolas Bialy. « La relocalisation d’une partie de la production d’EPI en France est un sujet. Mais il semble ne pas trouver beaucoup d’écho auprès des pouvoirs publics, souligne le nouveau président du Synamap. Nous avons écrit plusieurs fois à des présidents de région pour les alerter sur ce sujet et sur les mesures qu’ils comptaient prendre pour soutenir ces entreprises. Nous n’avons reçu aucune réponse. Cela en dit long sur leur implication… »
- Retrouvez l’intégralité dans ce texte, dont les entretiens avec Renaud Derbin et David Bialy, dans Pic 136 (septembre-octobre 2022).